Saysiju's style

Précédemment…

Owned : Bonjour… Nous aimerions parler à Raituke.

Sweet : Et pour quoi faire ?

Raituke : … Tu veux juste parler à Kain, c’est ça ?
Owned : C’est ça.

Owned : Est-ce que tu aimerais sortir d’ici ?

Kain : Oui… Oui, je veux sortir d’ici.

Sweet : Tu sais, je ne crois pas que tu feras sortir Kain… seul le meilleur avocat du Département Protection pourrait espérer y arriver.
Owned : Ca tombe bien, certains disent que je suis le meilleur de ce département.

Sweet déboula en trombe dans le bureau de Raituke. Inutile de dire que cela lui dépit énormément, mais il n’eut pas le temps de réprimander sa secrétaire que celle-ci lui hurlait aux oreilles.

Sweet : Ils veulent faire sortir Kain !
Raituke : Quoi ? demanda t’il en se levant, comme si Sweet n’avait pas parlé assez fort.

Raituke se rassit en sifflant. Le poing serré sur la table et la tête détournée de Sweet, il serrait les dents pour ne pas jurer.

Sweet : C’est tout ce que ça te fait ?
Raituke : Comment ça, c’est tout ce que ça me fait ?! hurla t’il en lui faisant de nouveau face. Que veux-tu que je te dise ?!

Le directeur marqua une courte pause.

Raituke : Tsss, siffla t’il encore. Je savais que je me ferais entourlouper à la seconde même où j’ai accepté, mais c’était plus fort que moi, il fallait que je règle cette satanée dette !

« Une dette ?», pensa Sweet, cependant, ce dernier ne préféra pas interrompre le directeur.

Raituke : Nous sommes fichu, maintenant… déclara t’il d’un air impuissant.

L’adolescent se cala alors dans son fauteuil et à sa petite mine, Sweet comprit qu’il ne jouait pas à la comédie.

Sweet : Quoi… ? demanda Sweet, partagé entre la peur et le rire. Tu as vraiment peur que ce Owned gagne le procès ?
Raituke : Tu ne te souviens pas de lui ? C’est l’avocat qui avait disculpé Oaïzek alors qu’il aurait pu en prendre pour un an après les violences répétées sur Near…

Oui, un an. Il faut dire que les peines à l’institut étaient plus légères qu’à l’extérieur, en général, elle n’excédait pas trois ans. Cependant, il y a toujours des exceptions et certains pensionnaires prennaient parfois carrément la perpétuité.
Sweet, les sourcils froncés, leva les yeux en l’air en signe de réflexion. En effet, Owned l’avait défendu alors que personne ne voulait le faire. Alors que le procès semblait perdu d’avance, il avait réussi à le faire acquitter. Ha, ce pauvre et défunt Oaïzek… Justice avait été finalement rendue, si cette fois la justice de l’institut n’avait pu triomphé, Kiraito, par sa propre, justice l’avait condamné à une mort dans d’atroce souffrance. La jolie blonde frémit en repensant à la fois où elle avait vu son corps mutilé dans la morgue du Département Recherche. Oaïzek… brutale, et manquant d’un peu de jugeotte pour un surdoué, mais elle l’aimait bien… Ils étaient sortis ensemble d’ailleurs, un temps. Elle fut nostalgique pendant un bref instant, tout était bien plus simple avant. D’un côté, ce coltiné un garçon si violent ne lui manquait pas tant que ça… A présent, si elle devait sortir avec quelqu’un ce serait son patron et meilleur ami, Raituke. Depuis déjà un temps, il vivait une relation étrange. Cela devait ressembler à une amitié, mais ils arrivaient des deux côtés de draguer l’autre. Du coup, Sweet multipliait mini-jupe et décolleté et Raituke avait l’air toujours plus sombre et mystérieux.

Sweet : Oui, je m’en souviens… dit elle en se tirant difficilement de ses pensées.
Raituke : Il est très fort, tu sais… Il se pourrait même qu’il soit le meilleur avocat du Département Protection. Owned gagne souvent ses procès par des harcèlements psychologiques ou des raisonnement implacables. A ce jour, il n’a encore perdu aucun procès… La seule raison pour laquelle on n’est pas sûr de sa supériorité, c’est qu’il ne sait encore jamais attaqué à une grosse affaire…

Le garçon se câla encore un peu plus dans son fauteuil.

Raituke : S’il parvient à faire sortir Kain de là, cela ne fait aucun doute qu’il sera décrété le meilleur avocat du Département Protection, voir de la SSS, Département Protection et Département Force Spécial confondu. Ce qui me fait encore plus peur, c’est qu’il ne semble pas tous seul. Crevettola l’accompagnait tantôt. Cette fille est aussi très douée, avoua t’il en se mordant la lèvre inférieur. Elle puisse sa force dans sa maîtrise des lois et la solidité des ces dossiers. Cette fille ne permet pas une miette des infos remises par le Département Enquête et va parfois même en recherche d’autres à sa source quand les dossiers sont incomplets.

Sweet commençait à comprendre la gravité de la situation et se laissa tomber sur une des chaises en face de Raituke. Ce dernier n’y prêta guère attention et continua ses explications.

Raituke : Quant à Yuya, je suppose que tu la connais ?

En effet, en y repensant, Sweet se souvint que la jeune fille faisait parti de leur département.

Raituke : Elle est plus connue par son style que son efficacité. Elle aussi donne dans le psychologie, et avec son sabre à la ceinture ou à la main, impressionne toujours les témoins… Par contre, je me demande ce qu’elle fout avec Owned…
Sweet : Bah, cette fille a toujours été bizarre, déclara Sweet en s’affalant sur le bureau de Raituke, à présent qu’elle se rappelait parfaitement qui était l’adolescente.
Raituke : Je dois absolument prévenir L ! déclara soudain Raituke dans un sursaut.

Sweet, qui se serait volontiers endormi sur le bureau de son ami, se redressa alors lentement, beaucoup moins inquiète que Raituke.

Raituke : Il va encore me trucidé, pensa le directeur, mais tant pis, il faut qu’il sache…

Le détective était à l’époque hors de la Wammy’s House. L’affaire Kira l’occupait, mais le détective prenait toujours le temps de maintenir l’ordre à l’institut, aidé de la SSS.

Raituke : L ! hurla presque Raituke.
L : Oui… ?
Raituke : On a un problème… Kain… Quelqu’un veut le libérer de prison.
L : Qui est-ce ?
Raituke : Owned et je pense qu’il ai aidé de Crevettola et Yuya…

Owned : La machine est lancée.
Alors qu’ils arpentaient les couloirs de l’institut, une main sur son katana, Yuya considéra le dos d’Owned.
Yuya : Tu exagères un peu, Kain n’est même pas encore sorti… et ne dis pas ce que c’est un détail !
Owned : C’est vrai, ce n’est pas un détail… mais le processus est lancé. Et puis, faire sortir Kain de là ne sera pas si difficile que ça.
Yuya était dubitative.
Crevettola : Il a raison, le soutenu t’elle. J’attends impatiemment d’avoir le dossier du Département Enquête, mais d’après mes propres informations, l’affaire ne sera pas trop compliquée. Kain a été jeté en prison sans jugement, ce qui est une faute grave et de plus, après avoir interroger des dizaines de pensionnaires pouvant connaître Kain de près ou de loin, je n’ai récolté aucun témoignage de sa culpabilité. Tout cela s’annonce bien…
Yuya n’en était pas moins sceptique.
Yuya : Ca serait trop facile, pourquoi la SSS l’aurait enfermé s’il n’y avait aucunes preuves solides ?
Owned : Si la SSS a pris cette décision, c’est parce qu’elle avait peur…
La peur, un mot plutôt étranger pour Yuya, c’était sûrement pour ça qu’elle n’y avait pas pensé.
Owned : Elle voulait que le massacre s’arrête…
Crevttola : D’ailleurs, ce fut un effort vain. Les massacres ne se sont arrêtés pas un seul moment, d’abord deux par jour, puis quand la population a diminué, les meurtres se sont espacés. J’ai aussi remarqué que les victimes n’étaient plus simplement des brutes depuis l’arrestation de Kain et Kiraito. Bon ou mauvais trépassent, même des agents de la SSS, pourtant censé rétablir l’ordre dans l’institut, tombent.
Owned : Cela voudrait dire que quelqu’un d’autres poursuit les exécutions ?
Crevettola : Oui, c’est ce que je pense aussi.
Owned : Cette hypothèse peut aussi bien jouer en notre faveur qu’en notre défaveur, c’est un point à travailler… Cependant pour l’heure, nous avons rendez-vous dans le bureau de L.
Yuya : Comment le sais-tu ?
Owned : Je connais Raituke, son premier réflexe sera de contacter L, peu importe s’il se fait réprimander…

En effet, une fois passé la porte du bureau de la secrétaire du département, Owned fut interpellé.

Yui : Owned, j’ai un message de L pour toi ! Tu dois te rendre avec Yuya et Crevettola dans son bureau.
Owned : Pas de problème, déclara t’il en faisant aussitôt volte-face.

La première étape, qui consistait à convaincre Kain de recourir à un procès était faite. A présent, venait la deuxième étape qui consistait à informer officiellement L du procès. Le groupe pénétra dans la chambre de L, après y avoir toqué au préalable, et prirent place sans aucun malaise sur les chaises qui étaient prévues à cet effet. Watari, qui les avait regardé faire sans un mot, prit place face à eux et posa sur la table un ordinateur portable dont l’écran affichait un grand « L ». Une voix ne tarda pas à sortir à travers les faibles haut-parleurs de la machine.

L : Raituke m’a informé que vous projetiez ne faire sortir Kain…
Owned : Nous désirons simplement être ces avocats. C’est lui-même qui porte la volonté de sortir de son trou.

Sur ces mots, Crevettola sortit un enregistrement de leur conversation avec Kain. Dans ce dernier, le prisonnier exprimait clairement son désir de liberté. L ne sut pas quoi répondre.

Owned : La demande ayant à présent été faite, tu ne peux plus rien faire. Selon les règles en vigueur, un procès doit avoir lieu dans moins d’une semaine… Cependant, ajouta t’il en se levant, concernant la défense, elle sera prête dès demain après-midi. Que Raituke ou toi choissez un avocat de l’accusation, je l’attendrai au tribunal…

Tout cela avait des étranges allures de défis.

L : Attends ! lui pria L alors que lui et son groupe s’en allait déjà.

Owned s’arrêta, fixant l’énorme lettre noire sous fond blanc.

L : Pourquoi fais-tu ça ? Pour prouver que tu es le meilleur avocat ? Même si tu gagnais le procès, qu’est-ce que cela apporterait ? Tu rendrais la liberté à l’un des pire assassins que l’institut ait connu… cela ne profiterait à personne.
Owned : Je ne fais pas ça pour gagner un titre… Et saches que la culpabilité de Kain est encore à juger à partir de maintenant, alors par respect pour lui, je te demanderai de ne plus faire ce genre de remarques.

L était presque aussi choqué que Sweet l’avait été quelques minutes plutôt auparavant, dans les caves de l’institut. Comment ce garçon, si frêle d’apparence, pouvait manifester autant de supériorité et de confiance ? L en resta littéralement bouche bée et le laissa, lui et son groupe, partir triomphant.

Owned : On se revoit au procès, dit il en quittant la chambre d’un signe de main, sans même regarder l’écran de l’ordinateur.

L : Owned, Crevettola et Yuya avait en effet l’intention de faire sortir Kain.
Raituke, à l’autre bout du fil, suait, attendant les foudres, puis les ordres du détective.
L : Pourquoi l’as-tu laissé parlé à Kain sans m’en parler ?
Raituke : Je… J’avais une dette envers lui… avoua t’il difficilement.
L : Une dette… ?
Raituke : Oui… dit il, toujours aussi difficilement.
Ce devait être les foudres, mais il n’eut rien.
L : Je vois… Connaissant Owned, le procès ne sera pas gagné d’avance… Sais-tu quel avocat pourrait rivalisé avec lui.
Raituke ne répondit pas tout de suite, étonné de n’avoir reçu aucune réprimande.
Raituke : Ha, je… bafouilla t’il avant de réellement réfléchir à la question.
En faites, le DFS –Département Force Spécial– comme le DP –Département Protection– ne comptait que trois avocats. Yuya s’était associé avec la défense, il ne restait plus que le choix entre deux avocats. Raituke réfléchit, lequel des deux étaient le plus doués ? Plus encore, lequel des deux pourraient supporter la pression d’un procès d’une telle envergure ? En plus d’avoir beaucoup de sang-froid, il faudrait être grand orateur. Quelqu’un qui puisse convaincre une foule, réveillé une haine viscérale latente chez chacun, car le dossier était maigre, presque tout se jouerait sur le bluff. Après avoir mûrement réfléchi à la question, Raituke se décida et donna un nom :
Raituke : Black Eagle.

Précédemment…

Sweet : Tu sais, je ne crois pas que tu feras sortir Kain… seul le meilleur avocat du Département Protection pourrait espérer y arriver.
Owned : Ca tombe bien, certains disent que je suis le meilleur de ce département.

Owned : La demande ayant à présent été faite, tu ne peux plus rien faire. Selon les règles en vigueur, un procès doit avoir lieu dans moins d’une semaine… Cependant… concernant la défense, elle sera prête dès demain après-midi. Que Raituke ou toi choissez un avocat de l’accusation, je l’attendrai au tribunal…

Les procédures étant lancées, il était temps pour la SSS, Section Spécial Secrète, protectrice de la justice, d’entrer en scène. Il était temps pour elle de justifier son autorité et son pouvoir en empêchant Kain, danger potentiel pour l’institut, de sortir de prison. L, directeur et fondateur de cette grande organisation, contacta alors les directeurs et directrices des différents départements dans l’ordre où leur département respectif avaient vu le jour.

Département Protection

H, la directrice du DP –Département Protection–, était en plein entretien avec la vice directrice du département quand un bruit désagréable interrompit leur discussion. C’était le bruit d’une alarme. La directrice jeta un œil à son téléphone, d’où provenait l’alarme, une lumière rouge y clignotait. La jeune fille fronça les sourcils, c’était l’alerte d’une réunion imminente. L’adolescente afficha à son assistante une mine peu rassurée. H avait à cet instant tout d’un mort-vivant. Déjà qu’à la base, la jeune fille ne faisait pas bonne mine, là, elle ressemblait à cadavre adossé à un fauteuil. La directrice, brune et les cheveux rarement soignés, avait des traits très marqués qui la vieillissaient fortement. Les joues creuses, les lèvres sèches et la bouche entrouverte, elle avait des allures de sorcière malfamée. En ajoutant à cela qu’elle aimait souvent se maquiller les yeux de noir, l’effet d’épouvante était bien là. Il ne manquait plus que la robe noire et le balai et tout le monde aurait pu la traiter de sorcière.

H : On dirait que L organise une réunion, dit elle alors que ses lèvres semblaient partir en poussière.

Lal acquiesça d’un air grave. L’adolescente était la nouvelle vice-directrice du département. Il y a de cela un an à peu près, H, désignée directrice elle-même un an auparavant, choisit Lal comme vice-directrice. La rousse, presque aussi flemmarde que Garviel et parfois prise du même sarcasme que Sweet, avait convaincu H dans son sérieux. L’adolescente, bien qu’elle semblait toujours s’investir dans une mission à contre cœur, avait un bon taux de réussite. Et puis, l’amitié des deux jeunes filles jouant dans la balance, l’adolescente de quatorze ans avait finalement été pourvu au post de vice-directrice. Un post très sérieux et chargé de responsabilité. Du coup, la rousse aux yeux bleus avaient vu son nombre de mission chuter gravement. En tant que vice-directrice, elle s’offrait parfois des missions plus ardues ou distrayantes, mais la paperasse primait. Au final, elle devait passer quelques heures régulièrement dans la salle d’entraînement pour ne pas perdre la main…

H : Je te laisse les commandes en mon absence, déclara t’elle en se levant.

C’est ainsi que la directrice quitta son bureau sans savoir l’ampleur de la nouvelle qu’allait bientôt lui annonçait L…

Département Recherche

Les deux jeunes adolescents, à peine âgé de treize ans, regardaient le spectacle sanguinaire avec intérêt. Near, en blouse blanche, arborait un sérieux du à son statut de scientifique, mais aussi de directeur du DR, Département Recherche. A sa droite, tout aussi sérieux, une main sur le menton, Sand, vice-directeur du département, analysait chaque mouvement du combat qui semblait un instant paraître comme une danse. Là devant, derrière un miroir sans tain, s’affrontaient deux chimères de générations différentes. Les chimères, qui ne sont pas ici des créatures mythiques, mais des humains ayant mutés, sont à l’origine un concept de L. Cependant, ce dernier, très prisé, confia la majorité de ses expérimentations à Near, qui lui-même les partagea avec son ami Sand. Le garçon, très réservé il y a quelques années, vouait un culte à Near, décrété le membre le plus intelligent de l’institut. Ce dernier avait remarqué ce fanatisme et s’était finalement intéressé à Sand. Le garçon, en dehors de son attitude légèrement puéril qui consistait à copier Near en tout point, avait révélé avoir un énorme potentiel. Le préadolescent aux cheveux argentés s’était même étonné à l’époque que Sand soit si mal placé dans le grand classement qui classait les élèves de l’institut par potentiel intellectuel décroissant. Le Département Recrutement avait mal fait son boulot, voilà tout.

Devant eux, donc, des chimères se livraient à un combat sans merci. Sang, mais aussi morceaux de chaire, giclaient à profusion Là s’affrontait deux générations. La précédente génération, celle d’Y, une génération bestiale conçue plutôt pour le combat. De l’autre, la nouvelle génération, qui se voulait tout aussi puissante, mais bien plus réfléchie. A long terme, cette génération de chimère devait être capable s’intégrer en société tout en rivalisant avec les agents les plus expérimentés du Département Force Spécial, voir avec ceux du mystique Département Espionnage. « Utopique » avait lancé certains chercheurs du département, mais L et Near voulaient y croire. C’est Sand qui avait lancé l’idée, lui y croyait dur comme fer. A force de temps et de recherche, ils trouveraient la formule idéale et le type de personne idéale pour former des chimères de nouvelle génération.

La chimère de génération précédente envoya une violente gifle à la seconde. Cette dernière vola sur le sol blanc et carrelé, dans un bruit sourd. Sa joue, ensanglantée, n’était plus que chaire en lambeaux. Il faut dire aussi que les chimères de précédentes générations avaient des ongles qui s’apparentaient à des griffes acérées La chimère de nouvelle génération se releva, plaintive. Elle se tint la joue effarée et son cri était un mélange entre le grognement d’une bête agacée et le pitoyable gémissement d’un bébé. Des larmes, presque humaines, lui virent aux yeux et elle se rua ensuite sur son adversaire comme un collégien martyrisé qui voulait se venger. Son adversaire vu aisément venir l’attaque et la para aussitôt. Il s’en suivit alors une série de coup où la chimère de génération précédente avait le dessus.

Il semblait aux deux scientifiques que la chimère de nouvelle génération était trop humaine dans son esprit de combat. Il lui manquait la hargne bestiale et l’instinct de survie tout aussi bestiale. La chimère de nouvelle génération voyait en son adversaire quelqu’un de raisonnable. Elle aurait voulu discuter, expliquer leur différent, « devant une tasse de thé peut-être ! », pensa Sand. Cependant, il n’y avait pas de différents, juste une règle : tuer son adversaire. La chimère ne l’avait pas comprise et se battait sans trop de conviction, juste avec la vivacité et force d’un collégien couard et maigrichon.

La porte de la salle d’observation s’ouvrit soudainement, interrompant l’analyse des deux scientifiques. C’était Igor, l’homme à tout faire, qui faisait aussi office de secrétaire. Le DFS, Département Force Spécial, avait la séduisante Sweet, le DP, l’adorable Yui et le DR, le repoussant Igor. L’adolescent, vieilli par sa laideur, semblait tout droit sortir de Frankenstein. En plus de s’être fait plusieurs fois roués de coups par le Gang des Modos et autres brutes sans pitié, il avait servit de cobaye pour le département, ce qui, évidemment, n’avait pas arrangé son physique. De sa voix rauque, il s’adressa aux deux adolescents :

Igor : L’alarme de la réunion, elle a retentit ! Near, vous devez rapidement vous rendre à la salle de réunion !
Near : Ca ira, Igor, pas besoin de t’exciter, dit il avant de se retourner vers le spectacle.

Les deux scientifiques se tournèrent juste au bon moment pour voir la chimère de précédente génération transpercer le cœur de son adversaire. La pauvre bête, trop humaine visiblement, était morte sur le coup. Le combat à mort s’achevait ainsi. La gagnante, dans un cri bestial, retira précipitamment son bras, coincé dans la poitrine de la défunte expérience. La chose, figée dans une troublante expression de tristesse, tomba à genoux. Une larme coula ensuite sur ses joues, se mêlant à son sang, avant que son corps, affublé d’un trou béant, ne tombe au sol. Plus tard, le cadavre serait jeté aux ordures comme un vulgaire détritus. Near s’exprima le premier.

Near : Peu convaincant.
Sand : J’allais le dire. Cette expérience manque de hargne, de volonté… mais aussi simplement de force malheureusement.
Near : Effectivement, l’équilibre entre intelligence et force est plus difficile à réalise que je ne le pensais… Et j’ai l’impression que même si on l’atteignait, les performances escomptées ne seraient pas atteintes. On pourrait augmenter les doses des deux composants principaux, mais alors qui y survivrait ?
Sand : En effet, à part quelques agents de combat, personne… Sauf que nous ne disposons pas de tels cobayes.
Near : Et c’est bien dommage…
Sand : Je vais réviser la formule de mutation, pendant ce temps va assister à cette réunion.
Near : Est-ce que ça ira ?
Sand : Evidemment que ça ira ! Dépêche toi plutôt d’y aller !
Near : Bien, je serais de retour dès que possible.

Sand acquiesça et Near s’en alla alors, un peu plus rassuré, suivit de Igor qui ferma la porte derrière eux. Sand rejoignit alors son laboratoire privé où il tavellerait seul sur son plus grand projet.

Département Force Spécial

Sweet, surplombait son bureau de ses grosses bottes noires, fit la moue. La proposition était tentante, il est vrai, mais elle hésitait.
Odrwey : Allez, tu vas pas me dire que tu ne ressens rien pour lui… ?
La plantureuse blonde s’était vue proposée il y a quelques instants de sortir avec son patron, le mystérieux et séduisant Raituke. Ces deux meilleurs amies, Odrwey et Cha-chan, étaient plantées devant son bureau, debout, et la poussaient dans les bras du grand brun. Odrwey, adolescente aux cheveux bruns coupés court et au visage rond, semblait la plus incitatrice.
Sweet : Des sentiments… ? réfléchit Sweet. Je sais pas, je le trouve attirant… c’est tout. Ca me plaît de discuter et de blaguer avec lui… J’aime ce jeu de séduction qu’il y a entre nous. Oui, j’aime simplement ce jeu et concrétiser quoique ce soit risquerait de le foutre en l’air.
Odrwey : Argh ! N’as-tu donc pas envie d’être avec lui ?
Sweet : Boh, répondit elle sans trop y réfléchir.
Cha-chan : N’es-tu pas lacée de ce jeu ? Cela ne te frustre pas ?
Cha-chan, blonde comme son amie, était d’une beauté tout à fait comparable avec celle de Sweet. La jeune fille avait l’avantage de ne pas perpétuellement tiré des grimaces repoussantes comme savait le faire Sweet. Cependant, elle gardait un perpétuel sérieux, qui effaçait aussi sa beauté, bien que moins que les expressions sarcastique de la secrétaire du DFS. Néanmoins, Cha-chan avait un je-ne-sais-quoi qui lui donnait aussi un air enfantin. Cette caractéristique, indescriptible, discréditait sa beauté aux yeux des garçons de l’institut. Voilà pourquoi Sweet restait la préférée d’entre toutes.
Sweet : Non, répondit elle, encore une fois sans réfléchir. Pourquoi cela devrait il me frustrer… ? C’est un paisible jeu… dit elle, en se rappelant le regard ténébreux du beau brun.
Cha-chan : Ne veux-tu pas être avec quelqu’un… ? Quelqu’un de fort et doux à la fois, quelqu’un de compréhensif, attentif, quelqu’un à qui tu peux te confier entièrement…
L’espace d’un instant, sans comprendre pourquoi, Sweet repensa à Owned. Son visage lui était apparu clairement à l’esprit et avait disparu aussitôt, comme une image subliminale.
Sweet : Non, menti Sweet.
Odrwey : Ha ! hurla t’elle.
C’est ce moment que choisit Raituke pour pénétrer dans le bureau de sa secrétaire. Les trois filles le regardèrent traverser la pièce d’un pas pressé.
Raituke : Je me rends à une réunion… C’est à propos d’Owned.
Odrwey : Owned… ? Qu’est-ce qui se passe avec lui ?
La jolie blonde n’aurait pas voulu parler de cet avocat androgyne, de peur qu’on-ne-sait-quel-sentiment honteux transparaisse de sa voix, mais elle n’avait visiblement pas le choix…

Département Enquête

Képoulet, directrice du DE –Département Enquête– rentra dans sa chambre, la tête haute. Dans la petite pièce soigneusement décorée, qui lui servait souvent de lieu de travail, l’attendait Loukoum, une sculpture en bois dans la main gauche et Touliette, en tailleur sur le lit.

Képoulet : Ca y est, c’est fait ! A présent, vous ne devrez plus m’appeler Kazuza, mais Képoulet.

Loukoum daigna regarda la directrice alors qu’elle prenait place sur le lit, juste à côté de Touliette. Son amie semblait étonnement fier. Qui avait il de si réjouissant à porter le pseudo de Képoulet ? Il retint un rictus.

Loukoum : Pourquoi avoir changer de pseudo ?
Képoulet : J’en ressentais le besoin, c’est tout.

Le garçon donna un coup de couteau plus sec dans son œuvre. Le copeau de bois virevolta un court instant avant de rejoindre l’amas qui s’était formé sur la moquette.

Loukoum : Drôle de besoin…
Képoulet : Tu ne peux pas comprendre…
Loukoum : En effet, je ne comprends pas, dit il en donnant un autre coup de couteau.

Un sourire se dessina sur ses lèvres alors que son œuvre prenait forme.

Loukoum : Tu sais que Raituke ne va pas se gêner pour te vanner ?

Képoulet grimaça, parfaitement consciente de la situation.

Loukoum : Je l’entends déjà ricaner « Que’ poulet ! » ou plus puérilement « Poc, poc, poc ! ».
Képoulet : Oh, ça va, c’est Raituke ! Quoique je fasse, il me vannera !
Loukoum : Ce n’est pas une raison pour lui donner plus de raisons de te vanner…
Képoulet : Pff ! Vous avez pas des pseudos sujets à moquerie, peut-être, vous ?
Loukoum : Peut-être, mais Raituke nous hait moins que toi…

Képoulet souffla et un petit silence s’installa.

Touliette : Sérieusement… Pourquoi « Képoulet » ?

Département Espionnage

Garviel esquiva quelques aiguilles par une série d’acrobaties toutes plus fantaisistes les unes que les autres. Cumulets et roues avaient précédés salto et vrilles. Qui aurait cru qu’un garçon aux aires aussi barbares avait une telle souplesse ?

Garviel : C’est tout ce que tu sais faire ?! s’exclama t’il, manquant de s’étouffer de rire.

L’adolescent avait encore ces airs de fous, à rire à tord et à travers, pour un oui ou pour un non. Que voulez vous ? Le combat l’excitait. Et il ne se gênait pas pour le cacher. Ore, son adversaire, perdit un instant patiente, agacée par ces perpétuels rires. D’un geste rapide et précis, elle envoya trois aiguilles de bois en direction de Garviel. Ces dernières heurtèrent l’adolescent qui s’arrêta net. Il baissa la tête sur son abdomen et repéra l’impact des aiguilles, à présent à terre. L’adolescent relava ensuite la tête, la pencha légèrement sur le côté et déclara avec un sourire des plus assurés :
Garviel : Manqué !
Ore : Les aiguilles t’ont atteintes ! Dans un vrai match, elles seraient passés entre les mailles de ta chaîne et auraient percées tes organes !
Garviel : Non, tes aiguilles se sont littéralement heurtées sur les mailles de ma chaîne !
Pour rappel, Garviel enroulait ses deux chaînes de combat autour de son abdomen, en guise de protection. Ce système n’était évidement pas infaillible, car des petits projectiles, comme les aiguilles de sa coéquipière Ore, pouvaient passés entre les maillons. Cependant, il était clair que ce système avait une certaine efficacité. Garviel affichait toujours le même sourire d’assurance, agaçant Ore encore un peu plus. Ni une, ni deux, elle devait repartir à l’assaut. La jeune fille dévoila alors deux mains armés de sous ses longes manches noirs. Garviel afficha un faux air de surprise. Son adversaire, et coéquipière en dehors des entraînements, présenta alors ces aiguilles, coincée entre ses doigts, devant son visage avant de foncée à toute vitesse sur lui.
Garviel : Ha ! Tu essayes de m’attaquer de front ! Tu es bien courageuse, mais cette manœuvre et parfaitement inutile !
Sur un sourire d’excitation, il laissa du moue à sa chaîne droite, celle d’attaque, par un mécanisme dans son dos. Un petit levier lui permettait de dérouler ou d’enrouler sa chaîne à grande vitesse, quand il le voulait. La chaîne ayant pris de la longueur sous ses mains, il la fit alors tournoyer au dessus de lui avant de la jeter violement sur Ore. Cette dernière, spécialement en bois pour l’entraînement, comme les aiguilles d’Ore, n’atteignit évidement par sa cible. Ore connaissait parfaitement les attaques de son coéquipier, ses plus faibles tours n’avaient aucune chance de marcher. Garviel sourit devant la difficulté et tira sur chaîne pour la faire revenir.
Garviel : Ce n’est pas fini !
La chaîne revint alors et décala sur la gauche, venant de cette façon sur la trajectoire d’Ore. La jeune fille se baissa, sans pour autant diminuer sa vitesse de course, et évita la pointe de la chaîne qui passa tout de même dans sa chevelure. Quatre long cheveux rouges virevoltèrent sous la délectation de Garviel.
Garviel : Ca ne fait que commencer !
Grâce à un tour sur lui-même, l’adolescent envoya sa deuxième chaîne, celle de défense, valser en direction d’Ore. La chaîne passa très bas à grande vitesse. L’agent avait sans doute l’attention de l’enrouler autour des pieds de son adversaire, mais forte de ses réflexes cette dernière sauta pour l’esquiver. La petite boule de la chaîne défense alla alors rebondir plus long, sans avoir affecter le moindre dégât sur sa cible. Ore, fixant Garviel avec hargne, retomba à terre. Cependant, alors que son pied droit venait à peine de toucher le sol, elle sentit quelque chose s’enrouler autour de sa cheville. Son adversaire jubilait.
Garviel : La deuxième chaîne ! N’oublie jamais la deuxième chaîne !
L’adolescent savait très bien à quel point il était difficile de se concentrer sur ses deux chaînes et adorait signaler ses adversaires quand il faisait cette faute. Même Ore, celle qui connaissait le mieux ses tours, se laissait parfois prendre. L’adolescente jura intérieurement, honteuse de s’être laissé prendre, sûrement dominée par ses émotions. Toute fois, Garviel ne lui laissa pas le temps de se détacher et tira vivement sur la chaîne. Son adversaire fut alorsprojetée dans les airs à sa rencontre.
Garviel : Viens voir tonton Garviel !
Ore, dans son envole, eut le temps de sortir des aiguilles de sa veste et des les jeter en direction du maître des chaînes.
Garviel : Inutile !
Le guerrier leva son bras gauche et reçut ainsi les aiguilles dans l’avant-bras. En faites, dans chacun de ses avant-bras, sous ses manches, comme sur son abdomen, était enroulé une chaîne qui le projetait. Ainsi, même si cela avait été de vraies aiguilles, elles ne lui auraient fait aucun dommage. Ore eut juste le temps d’écarquiller les yeux et de se préparer mentalement au coup qu’elle allait recevoir. Garviel, plus excité encore qu’il y a quelques instants, retira son bras gauche en arrière avant de le lancer avec violence dans le ventre d’Ore. Cette dernière, la tête en bas, entrouvrit la bouche sous le choque avant de voltiger à plusieurs mètres sur le sol, dur et carreler de la salle d’entraînement.
Garviel : Et ça continue !
L’agent tira un bon mètre de la chaîne vers lui avant de l’enrouler sur son avant bras, par-dessus sa manche. Il tira ensuite un bon coup sur la corde et fit à nouveau voltiger Ore, légèrement sonné. Cette fois-ci, cette dernière passa par-dessus Garviel. La chaîne était bien tendue, mais assez longue, si bien que l’envol d’Ore fut long et rapide. La jeune fille allait dans quelques secondes s’écraser à nouveau sur le sol, juste derrière Garviel, accomplissant ainsi un demi-cercle. Le maître des chaînes ricanait déjà, avant même que l’adolescente s’écrase au sol. Heureusement, cette dernière se reprit au dernier moment et atterrit au sol les mains en première, et non la tête en avant. Elle se retrouva alors en position faciale, comme pour les pompes, ayant réussi à contrer l’énergie dégagée par la manœuvre.
Garviel : Impossible !
En effet, l’adolescente devait avoir de sacrés bons muscles pour ne pas s’être plantée malgré l’incroyable force qui s’était exercée sur ses bras au moment du choc. Cependant, non, ce n’était pas impossible, vu qu’elle venait de le faire. L’adolescente poussa ensuite sur ses jambes et effectua une sorte de cumulet qui visait en faites à la mettre en position couchée sur le dos. Ses pieds effectuèrent un mouvement si brusque que Garviel fut emportée vers elle.
Garviel : Non !
Il effectua alors la même trajectoire qu’Ore, bien que ce demi-cercle soit loin d’être parfait et atterrit au sol, le dos en premier. Le maître des chaînes, battu par la maîtresse des aiguilles hurla sa douleur et sa rage !
Garviel : Ha ! Putain, Ore ! Tu vas me le payer, dit il en se releva déjà, non sans peine.
Le guerrier leva les yeux au ciel, vers les tribunes.
Garviel : Mello, tu-
Il n’y avait plus personne dans les tribunes.
Garviel : Mello… ?
La porte donna accès à la salle d’entraînement s’ouvrit à cet instant sur Matt. Ce dernier revêtait les habits du département, cet à dire une longue veste noir, aux manches tout aussi longue. Le brun s’avança vers eux, lunettes sur les yeux et cigarettes en bouche, ce qui ne manquait pas de lui donner un air cool.
Matt : Mello est parti… à une réunion entre directeurs et directrices de départements…
Garviel : Hein… ?!
Matt : Il est parti à-
Garviel : Ca va, j’avais compris ! J’étais juste dégoutté qu’il n’ait pas vu comment j’étais entrain de mater Ore…
Ore : C’est moi qui te matais…
Garviel : A la fin, peut-être, mais pendant tout le combat, c’est quoi te pulvérisait !
Ore : Ha ouais, quand ça ?
Garviel : Du début à la fin, souviens toi quand-
Matt : Arrêtez vos gamineries et reprenez l’entraînement !... Sinon, c’est moi qui vais vous mater…
Garviel : Ha, c’est bon ! T’énerves pas ! On va reprendre l’entraînement !
Matt : Ca vaut mieux, dit il en crachant une bouffée de fumée.

Il tourna ensuite les talons pour rejoindre les tribunes. Ha, qu’est-ce que le vice directeur pouvait être effrayant parfois !

Couloir de l'institut

Amoxicill, directrice du DI –Département Infiltration–, salua sa collègue, Shâsha directrice du Département Recrutement, aussi appelé DR2.
Amoxicill : Salut, ça va ?
Shâsha : Oui, répondit elle sans trop de conviction.
Les deux adolescentes continuèrent alors leur route vers la salle de réunion qui n’était autre que la chambre de L.
Amoxicill : Tu as une idée de ce que L peut nous vouloir ?
Shâsha : Non, mais en tout cas, cet appel m’a interrompu alors que j’étais entrain d’accueillir un nouveau… Je n’aime pas m’éclipser si subitement, je trouve que ça manque de politesse…
Amoxicill : Oui, je te comprends… Moi, j’ai du quitté mon post en pleine assignation d’une mission. J’ai dû laisser les commandes à Nahe…
Nahe, tout comme Lal, était montée au rang de vice directrice. Ses relations avec la directrice avait beaucoup joué dans la balance, mais c’était surtout ses talents d’infiltration qui avaient étés déterminants.
Amoxicill : Tout de même, je pressens que cette réunion sera importante…
Shâsha : Nous le verrons dans un instant…

Chambre de L, alias salle de réunion

Tout les directeurs et directrices de départements avaient rejoins la salle de réunion. Bientôt, là allait se décider des décisions importantes qui détermineraient l’avenir de l’institut…

Précédemment…

Sweet : Tu sais, je ne crois pas que tu feras sortir Kain… seul le meilleur avocat du Département Protection pourrait espérer y arriver.
Owned : Ca tombe bien, certains disent que je suis le meilleur de ce département.

Owned : La demande ayant à présent été faite, tu ne peux plus rien faire. Selon les règles en vigueur, un procès doit avoir lieu dans moins d’une semaine… Cependant… concernant la défense, elle sera prête dès demain après-midi. Que Raituke ou toi choissez un avocat de l’accusation, je l’attendrai au tribunal…

L : … Sais-tu quel avocat pourrait rivalisé avec lui.

Raituke : Black Eagle.

Chambre de L, alias salle de réunion

La somptueuse table longue, au reflet doré, était entourée de huit chaises au tissu rouge, toutes occupées. Aussi, chaque place était déterminée à l’avance.
En bout de table, il y avait évidement, L, qui cette fois n’était représenté que par un ordinateur que tenait devant Roger. Watari étant avec L, c’est Roger, dirigeant de l’institut, qui s’occupait de balader l’ordinateur de L, lien entre lui et la Wammy’s House.
A gauche de L, ou de son ordinateur, il y avait Raituke et à sa droite, Képoulet. Ce n’était pas un hasard s’ils étaient disposés ainsi. En plus du faite que les deux départements que représentaient Raituke et Képoulet étaient importants, les deux adolescents étaient de perpétuels rivaux. L avait décidé de maître chaque rivaux l’un en face de l’autre, il trouvait de ce faite que les discussions étaient beaucoup plus dynamiques et constructive.
Suivant ce principe, à gauche de Raituke, il y avait Near et à droite de Képoulet, H. Ce n’était pas Near et H qui avait un problème particulier, mais le Département Protection était toujours sur le dos du Département Recherche, sachant que ce dernier faisait des recherches qui violait souvent l’éthique. Alors que le DP veillait à la protection de chaque pensionnaires, quel qu’il soit, le DR s’empressait de pêcher dans la prison du DFS quelques détenus qui feraient de parfait cobaye.
A la gauche de Near, il y avaient Amoxicill et à droite d’H, Mello. Entre le Département Infilitration et le Département Espionnage, il existait aussi une éternelle rancœur. Le Département Espionnage, appelé aussi Desp ou DE2, avait été créé avant le Département Infiltration, ou DI. Cependant, Mello étant trop capricieux et agissant trop souvent à son compte, le DI avait vu le jour. Amoxicill, incarnant le DI, en voulait à Mello de son manque de professionnalisme et le blond, lui, en voulait au DI d’empiété sur ses affaires.
Et enfin, en bout de table, se trouvait Shâsha, paisible directrice du Département Recrutement qui veillait à n’entrer en conflit avec personne.

L : Merci d’avoir répondu aussi vite à mon appel. Je vais être directe. L’heure est grave, l’un de nos détenus les plus dangereux risque de sortir de sa prison. Quelqu’un a demandé la libération de Kain.

Les regards se croisèrent parmi les différents dirigeants et Raituke ne manqua pas sa dose de regard suspicieux, surtout de la part de Kazuza. Cependant, le directeur du DFS réussit à converser une expression assez neutre. C’est vrai, il avait commis une petite erreur, mais ce n’était pas pour autant lui la menace principal. Et puis même s’il avait refusé de cédé à la requête d’Owned, ce dernier aurait réussi à parler à Kain, simplement en présentant à L un règlement qui l’emmènerait dans une impasse.

Képoulet : Qui est cette personne ?
L : Il s’agit d’Owned, un avocat du DP.

Cette fois-ci, les regards se braquèrent sur H. La jeune fille, aux cheveux quasi-raides et aux regards noirs, rendit ces regards suspicieux.

H : Je n’étais absolument pas au courant de cela. Ce résultat incombe plutôt de la responsabilité de Raituke, c’est lui qui a permis à Owned de voir le détenu.

A nouveau, Raituke fut ciblé.

Raituke : Oui, c’est bon, c’est un peu de ma faute si Owned a pu parlé à Kain…
Képoulet : Un peu… ?
Raituke : Oh, toi, Képoulet la ferme ! beugla t’il. Képoulet, répéta t’il en se retenant de rire, quel stupide pseudo, aussi…

Képoulet grimaça. Loukoum l’avait pourtant bien prévenu que Raituke se moquerait de son nouveau nom.

Raituke : Un poulet, voilà un animal qui te correspond parfaitement…
Képoulet : La ferme !
L : Non, vous deux taisez vous !

Képoulet se calma net, honteuse d’avoir perdu son sang froid.

L : C’est affligeant que je doive vous reprendre alors que vous êtes censé incarner l’ordre et la discipline dans l’institut… Quel exemple pour les autres pensionnaires de l’institut, vraiment…

Raituke, lui, ne se laissa que très peu déstabilisé par ce sermon.

Raituke : Ce que je voulais dire, c’est que oui, je l’ai autorisé à voir Kain pour des raisons tout à fait personnelles…Cependant, il connaît le règlement, d’autant plus que Crevettola l’accompagnait… Il aurait finit par obtenir l’autorisation de voir par L, lui-même. Oui, il t’aurait coincé L…

L’ordinateur resta muet un instant.

L : Il est vrai que Kain a été enfermé sans forme de procès et cela depuis un temps considérable… Il aurait été facile à Owned de me demander une simple visite… Pour les raisons citées précédemment, le procès qu’entreprend Owned ne sera pas difficile à gagner…

Les mines des directeurs et directrices se décomposèrent.

L : Cependant, nous ne pouvons pas nous permettre Owned de gagner ce procès… même si nous manquons de preuves, j’ai l’intime conviction que nous ne sommes pas trompés dans notre jugement… et je redoute que si Kain est libéré les crimes reprennent de plus belle…

Et évidement, cela était inacceptable, le Département Recrutement n’avait même pas fini de combler le vide qu’avait causer les innombrables assassinat de Kiraito.

L : D’ailleurs, Raituke nous a déjà proposé un avocat de l’accusation.

Les regards se tournèrent vers le directeur du DFS.

Raituke : Il me semble que Black Eagle est le candidat idéal pour cette mission. Il a mon entière confiance, il suffit qu’il soit convaincu de l’importance de ce procès pour le gagner.
L : Bien, mais un bon avocat ne suffit pas. Si ce dit avocat n’a rien dans son dossier, il n’a aucune chance de gagner. Et comme vous le savez les preuves que nous disposons Kain sont bien minces. Alors pour commencer, il faudrait refaire une enquête. La découverte de l’existence de la Death Note va jouer pour beaucoup dans l’affaire. Képoulet, je vais te transférer toutes les données concernant l’affaire Kira, tu y trouveras des informations intéressantes concernant la Death Note. Je veux que toi et ton équipe refassiez une enquête par rapport à ces nouvelles informations. La preuve ultime serait que vous trouviez la Death Note de Kiraito, avec les empreintes de Kain ou même son écriture, en supposant qu’il en a été en contacte avec elle.
Képoulet : Bien L, moi et mon équipe nous acquitterons de cette tâche.
L : Seulement, j’ai bien peur qu’un bon avocat et un nouveau dossier ne suffisent toujours pas. J’aimerai qu’Owned et son groupe soient mis sous surveillance permanente pour que nous soyons au courant de tous ces plans et que Black Eagle puisse ainsi adapter sa défense. Seulement, cette procédure n’étant pas tout a fait légale et risquée, j’aimerai avoir votre avis.

Il eut d’abord un silence.

Shâsha : L’espionnage… Sommes nous si désespéré pour en venir là ?
Képoulet : D’après le dossier actuel, oui. Cependant, il faudrait voir ce que la découverte de l’existence de la Death Note apporte réellement de positif au procès. Peut-être n’avons-nous pas besoin d’espionner le groupe d’Owned pour gagner.
Raituke : Poule mouillée.

Képoulet lui jeta un regard noir.

Raituke : Tu as peur que l’on se fasse prendre, fait un peu confiance au Desp et au DI ! Ou as-tu plutôt peur d’enfreindre le règlement… ? Tu sais, il faut parfois brisé les lois pour faire le bien…
Mello : Et puis, tu oublies que c’est nous le règlement, on peut tout se permettre… La question est : va on le faire, oui ou non ?
H : Owned et Crevetolla sont très intelligents, croyez moi, en les espionnant nous prendrions des risques…
Mello : Tu sous-estimes mon département ?!
Amoxicill : Et le mien ?!
L : Et toi, Near, qu’en penses-tu ?

En effet, le directeur du DR était le seul a ne pas s’être encore exprimé.

Near : Je crois que, vu l’enjeu de ce procès, nous devons mettre tous les moyens de notre côté. Moi aussi, je suis convaincu de la culpabilité de Kiratio et Kain. Si l’un d’eux sort de prison, je suis certain que nous le regretterons amèrement.

Il eut un autre silence.

L : Bien, tout le monde s’étant exprimé, procédons au vote.

Un tour de table fut alors organisé, ce dernier commençant par Raituke.

Raituke : Comme je l’ai dit, il faut parfois contourner le règlement pour obtenir la justice. Je suis pour l’espionnage d’Owned et son groupe.
Near : Je suis de l’avis de L et Raituke, Owned et son groupe doivent être placés sous surveillance.
Amoxicill : Mon département et moi sommes prêts à espionner Owned. Je suis pour cette proposition.
Shâsha : Je crois que tout cela va trop loin. J’ai confiance en la Justice, la vraie, la pure. Nous pouvons gagner se procès sans tricher.
Mello : Nous sommes la Justice et nous allons le prouver. Le Desp est prêt à intervenir à tout moment.

Quatre voix, le sort en était déjà jeté, mais cela n’empêchait H et Képoulet de s’exprimer.

H : J’ai bien peur qu’Owned et Crevettola soient trop malins pour ne pas se tenir en alerte. S’ils apprennent qu’ils ont été espionnés le procès sera perdu d’avance. Je suis contre cette proposition.
Képoulet : Bien qu’il y ait déjà quatre voix pour, je tiens à dire que je suis contre cette proposition. J’ai confiance aux nouveaux éléments de l’enquête, je pense que l’on peut gagner ce procès sans tricher.
Raituke : Oui, mais malheureusement, ton avis seul ne compte pas.

Nouveau regard noir.

L : Pas la peine de regarder la sorte Képoulet, Raituke a raison, avec quatre voix contre trois, ma décision est prise. Owned et son groupe seront mis sur surveillance. Mello, ton département se chargea de cette mission.
Mello : Parfait. déclara t’il en croquant dans sa barre de chocolat.
Amoxicill : Pourquoi le Desp et pas le DI ?! s’excalama t’elle, outragée.
L : Du calme, Amoxicill, j’ai aussi une mission très importante pour le DI… Il sera chargé d’espionner les différents agents du DFS et du DP pour savoir s’ils n’ont pas des informations importantes ou simplement un avis sur Owned, Crevettola et Yuya.
Amoxicill : Tu parles d’une mission importante, marmonna t’elle, bras croisé. Il n’y en a toujours que pour le Desp.

Et c’était vrai. Le Département Espionnage avait bien plus de prestige que le DI. Le Desp était composé de huit membres, hormis Mello, dont seul lui connaissait l’identité. Aussi ces huit agents, parfois, sortaient recouvert de masque d’argent et combattaient les adversaires les plus coriaces. Certains disaient même que ces huit là étaient plus fort que tout le DFS ou le DP réunis. Ces agents portaient des numéros, de un à huit, les classant du plus fort au plus faible, Mello étant le numéro 0 et le plus fort d’entre tous. Peu importe les rumeurs, on était sûr que le numéro 1du Desp était plus fort que Raituke, lui-même, qui était censé être le plus fort de son département. Mello observait Amoxicill bouder, il jubilait. Laissant fondre un morceau de chocolat dans sa bouche, il serait resté encore longtemps à contempler cette scène si L n’était pas intervenu.

L : Il nous reste encore une dernière décision à prendre. En plus d’espionner Owned, j’aimerai prendre une dernier précaution, mais là encore, j’ai besoin de votre avis…